Konono n°1

TOUT PUISSANT LIKEMBE KONONO N°1 est l’un des principaux représentants d’un style spectaculaire qui fleurit dans les faubourgs de Kinshasa, dénommé là-bas tradi-moderne, ou musique traditionnelle électrifiée.

Les musiciens sont originaires d’une région située à cheval entre le Congo et l’Angola. Leur style emprunte largement aux musiques de transe bazombo mais il leur a fallu littéralement composer avec la distorsion du système d’amplification, au départ non voulue mais inévitable. C’est ainsi que pour s’adapter à cette contrainte nouvelle Konono N°1 a développé un style unique qui les a rapproché fortuitement de l’esthétique du rock et de la musique électronique les plus extrêmes, tant par leurs sonorités que par leur volume (Konono N°1 joue devant un mur de baffles) et leur ‘groove’ implacable.

Pour pouvoir continuer à assumer leur fonction sociale en se faisant entendre des ancêtres (et de leurs concitoyens) au milieu du vacarme urbain, ces musiciens traditionnels ont dû avoir recours à l’amplification bricolée de leurs instruments et aux « lance-voix » (mégaphones). Cette électrification de fortune a provoqué une mutation radicale de leur son, introduisant des distorsions qu’ils ont intégrées à leur style.

KONONO N°1 existe depuis plus de 25 ans. Fondé par MINGIEDI, virtuose du likembe (instrument traditionnel composé de lamelles métalliques fixées à une caisse de résonance, parfois dénommé sanza ou « piano à pouces ») le groupe se compose de trois likembes électriques (médium, aigu, basse) équipés de micros fabriqués à partir de vieux alternateurs de voiture, une section rythmique mêlant percussions traditionnelles et bricolées (couvercles de casseroles, pièces de voitures), trois chanteurs, trois danseurs et une sono munie de « lance-voix »

The EX

L’opportunité de voir The Ex associés à une des formations qui les a le plus influencés dans leur parcours était trop belle pour que l’on passe à côté… et Peu importe qu’ils aient joué sur Annecy il y a à peine deux ans…

Depuis leur dernière venue en 2013, les hollandais n’ont pas changé de fusil d’épaule. Groupe en constante évolution et toujours en quête de projets à la croisée des genres, ils explorent et marient avec toujours autant de voracité des styles que tout semble opposer.
Un melting pot rock punk construit de Noise, Jazz, musique ethnique, d’improvisation et toujours à base de guitares discordantes et de rythmes poussés à l’extrême.
Voilà pourquoi en 28 ans et 20 albums on n’arrive toujours pas à classer ces bataves dans une catégorie spécifique… On ne cherche le cherche d’ailleurs pas… La « Ex-music » ça ne se range pas… ça s’écoute !

Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp

Orchestre afro-punk / Suisse

Fondé en 2006 par Vincent Bertholet (Hyperculte), l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp est un projet d’envergure. Pensé comme un véritable orchestre, la taille de l’ensemble a varié à travers le temps. Désormais à 12, à 14 par le passé ou 6 à ses débuts, l’ensemble a écumé les scènes d’Europe pour démontrer que la formule « plus on est de fous, plus on rit » n’a jamais été aussi vraie que sur scène. L’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp (titre malicieux en hommage croisé aux groupes traditionnels africains – Orchestre Tout Puissant Konono n°1, Orchestre Tout Puissant Polyrytmo etc…- et à l’un des plus grands dynamiteurs de l’art du 20ème siècle) épouse les formes de ses musiciens·ne·s tout en les poussant dans leur retranchement. En ressort un son puissant, expérimental, instable et terriblement vivant, organique. Mêlant free jazz, post punk, high life, brass band, mixtures symphoniques et kraut rock, leur son uniquement dépasse les limites de genre. Transcendantale, presque rituelle, la musique se voit couplée à des textes puissants, déclamés en rage contre un monde qui part en lambeaux. Adorciste, hypnotique et post-syncrétique, l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp, loin du manifeste de Tzara, se retrouve quelque part entre les psaumes phonétiques d’Hugo Ball, une procession soufie qui vire en rixe et un rite vaudou, mais toujours avec une précision propre à la monomanie d’un asperger.