Membres fondateurs de Clem Snide, Jason Glasser a choisi Fruitkey pour ses projets musicaux en solitaire. Originaire de Boston, ce folkeux expérimente collages sonores sur une écriture musicale intuitive. Folk urbain fort en bouche, cette variation des musiques traditionnelles américaines s’offre une part d’intemporalité, sculptée dans une matière sonore que seule la douceur peut palper. Entre Lou Reed et Tom Waits, le folk futuriste prend la relève et s’adonne à des plaisirs paresseux.

Eloignons les amateurs de gros son et les fans de tuning : entre ballades folk en contre-jour et symphonies de poche baignées d’une luminosité boréale, Peter von Poehl offre un univers vibrant, à la fois démuni d’artifices et bourré de trouvailles. Ce suédois vivant à Berlin ne fanfaronne guère mais cela ne lui interdit pas d’afficher des ambitions haut de gamme en matière de composition et d’arrangements : L’ombre de Syd Barrett et la grâce de Beck ne sont jamais loin.

Fruitkey

Folk rock

Peter Von Poehl

Pop folk / Suède

Aux dernières nouvelles, le village de Saint-Forget, situé dans la vallée de Chevreuse, ne comptait que 512 âmes. Mais il bénéficie d’un environnement verdoyant idéal lorsqu’il s’agit de s’enfermer entre quatre murs. Quelques semaines avant le confinement, alors que la comédie musicale sur laquelle travaillait Peter von Poehl était annulée en Chine et que le virus s’immisçait de plus en plus sur le territoire français, il atterrit là-bas un peu par hasard avec sa famille. Dans le jardin, une cabane. Là, il va installer le contenu de son home studio – ou plutôt sa chambre de bonne sonique parisienne – transporté grâce à un camion.

En résulte ce cinquième album qui retourne aux sources de Peter tout en renouvelant sa proposition musicale. Celles d’un premier album bricolé, Going Where the Tea Trees Are, paru il y a déjà 15 ans. Celles d’un groupe de rock garage intégré à 15 ans, dans sa Suède natale, à défaut d’être bon au hockey sur glace ou au football. Celles des disques de Bob Dylan, achetés de façon compulsive lorsqu’il était adolescent. Pas forcément de storytelling, mais ces petites trouvailles que l’on n’entend que chez lui. Des questionnements, cette mélancolie toujours détournée par un humour paisible ; les allusions aux rêves, souvent éveillés, ou celui d’un fils qui pense se réveiller d’un songe alors qu’il est encore en train de rêver… L’onirisme comme outil poétique. Et des chansons comme autant d’instantanés, des Polaroïds mis en musique, « où, à la fin du morceau, on ne sait pas plus ce qu’il raconte au début », s’amuse Peter.

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