Tsenga

En shimaorais, Tsenga signifie « défricher », parce que ses membres se sont fixés pour objectif d’ouvrir de nouvelles voies. Loin de l’ethnomusicologie, leur nouvel opus « Tsenga 2 » propose une plongée dans la musique mahoraise en l’abordant sous son angle frais, moderne, créatif et pointu. Des musiciens qui puisent dans la tradition, pour écrire et chanter le prolongement d’une histoire et raconter leur île ou leurs « ils ». Les textes en Shimaorais, Comoriens ou Français évoquent les anciens, leurs racines comoriennes qui font la richesse de leur culture, racontent la situation des enfants des rues et des immigrants clandestins venus chercher l’Eldorado à Mayotte, sans pour autant pointer du doigt le choix des uns et des autres.
à l’initiative de deux artistes emblématiques de la scène mahoraise, Mikidache et M’Toro Chamou, Tsenga reunit des compétences diverses (artistes, techniciens, administration … ) au sein d’un collectif pour porter en interne l’ensemble des étapes de leurs projets. Dynamiser la création mahoraise, en initiant des projets collectifs et en ouvrant des collaborations avec des artistes venus de l’extérieur. Réunir des moyens pour accompagner les artistes du collectif et permettre à cette musique de se faire connaître au-delà de sa case « ethnomusicale ».
Véritable création collective dont l’écriture a réuni cinq des auteurs les plus singuliers et modernes de la scène mahoraise. A Mikidache et M’Toro Chamou, se sont associés Eliasse, lauréat 2010 des Voix de l’Océan Indien, Bo Houss, jeune rappeur qui fabrique un hip-hop à forte identité mahoraise et Zainouni, chanteuse dont le répertoire confronte la tradition aux influences les plus éclectiques.
Pour accompagner les cinq auteurs, une section rythmique qui multiplie les ouvertures. Aux côtés du percussionniste Abdallah, garant de la touche de l’archipel des Comores, se retrouvent deux ténors des musiques africaines : les camerounais Brice Wassy à la batterie et Hilaire Penda à la basse. Brice Wassy est un vieux sage, connu comme le roi du rythme en 6/8, directeur musical de l’orchestre de Salif Keita pendant 6 ans, il a accompagné les plus grands de Manu Dibongo à Don Cherry, ou Myriam Makeba et se consacre maintenant à la direction artistique pour la réalisation d’albums d’artistes africains. Hilaire Penda, c’est un groove qui sonne comme une évidence et une griffe sollicitée par des artistes des quatre coins du monde. Sur son CV, on peut croiser Mory Kante, Salif Keita, Youssou N’Dour, Susheela Raman, Trilok Gurtu, Bryan Ferry, Rokya Traoré, ou le tandem iconoclaste Bumcello. Un comorien et deux explorateurs camerounais, une section rythmique aux allures de « dream team » pour s’ouvrir à de nouveaux regards.

maxxo (sound system)

Reggae

Ici, le reggae reste indiscutablement une musique vivante et variée. Dans l’univers de Maxxo, les titres roots côtoient les rythmiques dancehall dans une même énergie positive, les influences soul et hip hop chères à l’artistes apparaissent sans jamais dénoter. Si le reggae se peint souvent en vert jaune rouge, Maxxo a depuis longtemps choisi d’utiliser pour son tableau toutes les couleurs de sa large palette… Pour « For the-next Generation » Maxxo ouvre ses portes à différentes collaborations et non des moindres. C’est d’abord les mythiques Sly and Robbie (Peter Tosh, Gainsbourg, Graces Jones …) qui apportent leur groove incomparable sur quatre titres qui combleront les amoureux du reggae roots. Ces mêmes fans de roots apprécieront évidemment le duo avec le légendaire Max Romeo. Côté dj, l’anglo-jamaïcain Macka B et l’incontournable chanteur caribéen Yaniss Odua viennent contribuer à l’énergie qui se dégage de ce disque surprenant. Enfin, la rencontre entre Maxxo et Akhenaton restera comme un grand moment de l’album : entendre le leader d’Iam poser son flow hip hop sur une rythmique reggae ressemble ici à une évidence tant l’alchimie fonctionne.