Zone Libre vs Casey & B. James

Quand le rap est en zone libre et Zone Libre en zone rouge, le son est uppercut, le verbe crochet droite-gauche. « Croiser dans le bordel nos deux musiques entre elles, gros bâtards de guitares et de cités dortoirs », c’est télescoper le « free-rock » de Zone Libre et le rap libre de Casey et B.James : deux guitares (dont Serge Teyssot-Gay de Noir Désir) et une batterie versus Casey et B.James. De cette rencontre ont jailli Les Contes du Chaos, album sombre sorti sur un label indé. « Quand le peura et le keuro collaborent » c’est pour casser des cloisons, celles des pensées formatées diffusant à foison des clichés éculés sur les bêtes noires d’un monde en déroute et en banqueroute qui s’acharne à toujours diviser pour régner. Les douze morceaux de charbon du quintet enragé sont autant de combustibles pour danser au milieu des décombres.

Redbong

Électro hip-hop

L’électro hip hop de Redbong, les Poulidor du rap, nous propose sur « Divisés (Pour Mieux Régner) » 18 séquences d’un concept album monté comme un film, du genre Requiem for a dream… Ecrit comme un scénario décadent basé sur la division, leur réalité-fiction présente l’aventure « hardcore » de deux rappeurs semi pro, l’un abonné aux agences d’interim, l’autre au petits deals. Ce thriller tragi-comique construit en deux parties qui, dans l’histoire comme dans le son, débute sur une ambiance vintage et groovy second degré plonge progressivement dans un abstract hip-hop violent, tordu, noisy et schizophrène. Toujours férus de beat à 190bpm, Redbong taquine encore les influences drum’n’bass ou jungle, et tant que les MCs ne font pas la gueule, il faut en profiter ! Après 11 ans d’existence, le synopsis de ce 4ème album à deux faces mérite d’être écouté en entier (si on sait encore faire ?) ; et donc de sortir en vinyle ?