Entrez les termes recherchés et appuyez sur entrée
Playlist

InterviewScène locale

#INTERVIEW : Parmille degrés dans la soirée

Nous avons découvert Parmille l’an dernier, lors du tremplin des Glaçons d’Or. Le jeune rappeur a mis le jury d’accord avec son style trap, son flow percutant et sa plume technique et sincère aux influences littéraires. Il a rejoint le dispositif Igloo, et nous avons accompagné le développement de son projet pendant 1 an. À l’aube de la sortie de son premier EP, il s’est prêté au jeu de l’interview !

Tout d’abord, pourquoi Parmille ? Comment doit-on le prononcer ?

J’ai choisi ce nom quand j’étais encore au lycée. Il est tiré d’une nouvelle de Bernard Werber dans L’arbre des possibles. Pour faire simple, ce nom représente l’infinité des possibilités, l’étendue du savoir. Il se prononce comme une multiplication, tu pourrais l’écrire x1000. J’ai beaucoup accroché à ce nom, que ce soit par sa sonorité ou tous les sens qui lui sont rattachés.

Quand as-tu commencé à rapper ?

J’ai commencé à rapper au lycée, en terminale. En fait, j’ai toujours écrit. Que ce soit juste mes ressentis, des poèmes ou des nouvelles. J’ai toujours eu cette fascination pour les mots et l’art de les manier. J’étais un grand auditeur de rap. Un soir j’ai mis une instru et j’ai essayé de rapper un de mes textes et depuis je me suis plus arrêté. C’est limite devenu obsessionnel.

De manière générale, comment construis-tu un morceau ?

Maintenant, je commence par trouver l’instru. Je l’écoute, je m’en imprègne et je commence à chercher mes flows en faisant du yaourt. J’écris en fonction de la prod. J’essaye de faire un truc qui soit le plus logique possible, c’est à dire qu’au niveau du mood, des mélodies, des flows et des mots que je vais employer, j’essaye de faire en sorte que tout soit cohérent, que ça forme en tout.

Tu utilises des filtres de voix, comme l’autotune. Quelle est ton approche de cet outil ?

Je vois l’autotune comme un instrument à part entière. Il permet de créer des mélodies que tu ne peux pas faire avec ta voix. Il a aussi ce côté artificiel que j’aime beaucoup, il fait ressortir la voix d’une manière robotique. Il a ce truc qui déshumanise, comme si tu rappais depuis une autre dimension.

Tu as remporté le tremplin des Glaçons d’Or au Brise Glace l’an dernier, tu peux nous raconter un peu comment ça s’est passé ?

Après avoir passé une année sabbatique à n’avoir fait pratiquement que de la musique, j’avais décidé de reprendre les cours, de mettre un peu la musique de côté. Quelques semaines avant la rentrée, j’entends parler de ce fameux concours des Glaçons d’Or avec un accompagnement d’un an à gagner, un clip et un concert dans le club du Brise Glace. Je me suis dit que ça ne coûtait rien de tenter, alors j’ai envoyé ma candidature. J’ai reçu une réponse négative. Sur le moment je me suis dit que ce n’était pas plus mal, comme ça j’aurais vraiment la tête dans mes études. La semaine de la rentrée, le mardi, j’ai reçu un autre message du Brise Glace me disant qu’un groupe s’était désisté, que si je voulais venir participer au concours, c’était ok. J’ai donc dû préparer un set d’une demi-heure en trois jours. Le vendredi, jour du concours, j’ai fait sauter ma journée de cours et je suis rentré à Annecy. J’ai abordé le concours sans aucune pression car ayant été prévenu tard, je me suis dit qu’il y avait peu de chance que je gagne, que j’allais y aller juste pour me faire plaisir sur scène, et c’est ce que j’ai fait. Quand Vito a annoncé les résultats et a prononcé mon blase, j’étais le premier étonné, je n’y croyais pas vraiment. Je n’ai réalisé que le lendemain en me réveillant que j’allais travailler avec le Brise Glace, une salle dans laquelle j’ai vu un nombre incalculable de concerts. Un lieu où j’avais passé des heures et des heures en tant que public et j’allais aujourd’hui avoir la chance de passer de l’autre côté du spectacle : sur la scène.

Avec ce tremplin, tu as remporté un accompagnement d’un an par l’équipe du Brise Glace. Quels sont les axes de travail que vous avez développé jusqu’à maintenant ? Qu’est-ce que ça t’a apporté ?

On a commencé à travailler d’abord le côté administratif. Vito m’a présenté tous les métiers qui gravitent autour des artistes, il m’a montré comment démarché des salles de concerts et comment gérer mes outils de communication. Ensuite, on a travaillé sur l’aspect scénique : comment se tenir sur scène, quoi faire à quel moment, comment parler au public et comment organiser une setlist. Après ça, j’ai travaillé avec Stéphane sur l’enregistrement. À la base, on était sensé faire une ou deux maquettes et finalement, on a enregistré tous les deux un EP de 4 titres. Grâce à l’accompagnement, j’ai eu l’opportunité de passer beaucoup de temps en studio avec un ingénieur son professionnel et cela gratuitement. Pour quelqu’un de 21 ans qui fait des études, c’est une chance énorme. Pour finir, on a préparé la sortie du projet qui s’appellera Petit deviendra grand et nous avons tourné un clip avec Victor pour appuyer cette sortie. Tout cela m’a apporté une certaine rigueur. Ça m’a appris à aborder la musique d’un point de vue plus professionnel, à être plus carré dans ma manière de faire, à tous les niveaux. Ils m’ont donné les outils pour m’en sortir seul par la suite. Tout ce travail m’a vraiment fait grandir.

Parmille sera en concert le 27 novembre au Périscope à Lyon, le 4 décembre au Brise Glace et le 22 février au festival Hors Pistes. Son EP Petit deviendra grand devrait sortir fin novembre, accompagné de deux clips.

♡ Suivez le sur Instagram, Youtube, Facebook